De Mutobo, de Karlsruhe et de Kigali

Echantillon de lecture sur la guerre civile dans l’est. Traduction d’un article du quotidien TAZ du 10/10/2009 par Simone Schlindwein
Depuis des années les miliciens du FDLR rwandais terrorisent le Congo de l’est. Ils sont un réservoir de coupables du génocide rwandais. Leur chef vit en Allemagne et bénéficie de l’asile. Les autorités allemandes disent que l’on ne puisse rien lui prouver. Mais des transfuges et l’ONU confirment: c’est lui qui exerce un contrôle direct.

Les ordres viennent de l’Allemagne

Le chant retentit du hall de tôle ondulée avec des fenêtres d’acrylate. 345 hommes et deux femmes avec des bébés dormants sur le dos sont assises étroitement sur des banques de bois, comme dans une église. Avec une chanson dans leur langue maternelle, le Kinyarwanda, les anciens miliciens accueillent des collaborateurs des NU.
Le camp de réintegration de Mutobo dans le nord-ouest du Rwanda se trouve au-dessous de la chaîne de volcans expirés, qui sépare le Rwanda du Congo. Du côté rwandais, en 1994 l’un des plus mauvais meurtres de peuple de l’histoire universelle a eu lieu : plus de 800.000 personnes, principalement des Tutsi, ont été abattues dans un délai de trois mois par l’armée et les miliciens Hutu. Au Rwanda, la paix règne maintenant. Mais au-delà des volcans, au Congo, les auteurs du Rwanda continuent à faire rage aujourd’hui – organisés dans la milice FDLR (Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda). Le Congo de l’est ne trouve pas au repos, plus de 1,5 million de personnes est en fuite.
Matthew Brubacher, compétent pour les affaires politiques dans le programme de désarmement de la mission de l’ONU au Congo (Monuc), montre ses photos les plus récents: une Congolaise violée et batue par des combattants du FDLR, le visage gonflé. Il l’a sauvée dans l’hélicoptère des NU de la forêt vierge – du boulot quotidien pour l’ONU en ce qui concerne la milice rwandaise. Pendant des années, l’ONU n’a que regardé comment le FDLR, réservoir collecteur d’auteurs volatils du génocide rwandais, installe au Congo de l’est un régime de terreur. Maintenant elle ne veut plus accepter cela.
Au-delà du soutien d’opérations militaires de l’armée congolaise, la mission des NU Monuc a déjà jeté des tracts avec les numéros de téléphone de son hot-line sur la jungle congolaise, a envoyé sur les stations de radio des appels aux parents au Rwanda. En tout cas, depuis le début de l’année la Monuc a déjà persuadé plus de 1.000 combattants actifs du FDLR (de récemment 6.000) de quitter volontairement la brousse. Mais beaucoup d’autres ont été empêchés par leurs commandants de s’enfuir, estime l’ONU. « Ces extrémistes sont prêts à sacrifier des milliers de leurs hommes pour leurs intérêts », Harald Hinkel, expert allemand de désarmement de la Banque Mondiale, soupire. Son résumé : On devrait commencer à la tête de la hiérarchie de commandement.
La direction du FDLR se trouve en Allemagne. Car le président du FDLR, Ignace Murwanashyaka, habite à Mannheim, dans une HLM simple à proximité de la gare. Il tire les fils, il donne tous les ordres. « Si nous prenons quelqu’un de la brousse, nous demandons toujours que premier : Qui est ton chef ? », Matthew Brubacher raconte de son travail avec des combattants demobilisés du FDLR. « Tous vous disent : Ignace ! » Un diplomate des NU spécifie : « Ignace a le contrôle. Dans le FDLR aucune décision n’est prise sans lui. »
Monuc veut le savoir précisément. Par conséquent, Brubacher est assis dans la pause de midi avec quatre hauts officiers du FDLR derrière le hall de tôle ondulée à Mutobo sur le pré. Il donne un organigramme du FDLR aux ex-rebelles. Ils rient, ils connaissent le document. « C’est à peux près juste comme ça ? », Brubacher demande. Alors, il ouvre son carnet épais. Grade pour grade, nom pour le nom, fonction pour fonction il traverse la hiérarchie du FDLR avec eux : Qui donne les ordres ? Qui est compétent pour des finances, politique, stratégies, idéologie ? Brubacher se fait expliquer en détail que les militaires Hutu rwandais dans l’exil lors de la constitution du FDLR en 2000 aient élu Murwanashyaka au président, parce qu’il – contrairement à eux – a les mains propres quant au génocide et qu’il est donc présentable à l’extérieur.
Des officiers du commandement confirment : Toutes les décisions importantes – si le FDLR s’arme ou retire à l’attaque, quelles alliances elle accepte avec des troupes congolaises – sont pris en Allemagne, sous le nom de code de Murwanashyaka, « Mihigo ». La mission des NU au Congo dispose d’un message radio du FDLR du mois de mars, qui énonce la stratégie de terreur actuelle de la milice, depuis qu’elle est combattue activement par l’armée du Congo : « Des opérations d’approvisionnement par des impacts contre l’armée, pour capturer de la munition et des armes, ainsi que contre des hôpitaux et des centres de santé, pour capturer des médicaments », sont ordonnées, et aussi : « attaquer la population, pour causer une catastrophe humanitaire. »
Brubacher demande les commandants anciens, s’ils connaissent cet ordre. Un d’entre eux, qui a travaillé dans le bureau de Murwanashyaka au Congo, répond ricanant coquinement : « Chacun de nous sait bien que dans un procès plus tard de tels ordres peuvent être utilisés contre nous. »
Ce n’est qu’avec de l’hésitation que les anciens rebelles répondent. Car au Rwanda les hommes ont la peur coller au ventre. La désertion est puni strictement par la police militaire du FDLR. « Tu sais, ce qui se passe avec ceux qui s’enfuient et ébruitent des secrets ? », un commandant dit. Il montre sur sa gorge : « On les décapite, je l’ai vue souvent moi-même. »
L’homme de 42 ans, qui travaille maintenant, après 15 années de guerre, bouge nerveusement sur sa chaise en avant et en arrière. Bien qu’il ait choisi lui-même le bar chez la piscine dans le jardin anguleux d’un hôtel pour l’interview, il regarde toujours nerveusement autour de soi. Son commandant a déjà été tué – tombé d’un pont, il murmure.
Les hommes du commandement du FDLR ne donnent des interviews que dans des conditions strictes : Réunion à des places éloignées. Pas de noms, pas de détails personnels. « Notre chef politique vit en Allemagne, il parle allemand et étudie les médias. », explique un homme, qui a travaillé dans le quartier général du FDLR dans la région de Masisi au Congo oriental. Il sourit et parle fièrement de « notre grand chef », qui maîtrise couramment au moins quatre langues et qui un titre de docteur. « Nous ne sommes pas une milice d’idiots! », il se vante.
En 1989 Ignace Murwanashyaka est venu en Allemagne, en tant qu’étudiant de sciences économiques avec une bourse pour l’université de Bonn. Aussi pendant le génocide rwandais en 1994, il a séjourné en Allemagne. Il est épousé à une Allemande, avec laquelle il a au moins deux enfants. En 2001, il a passé son doctorat sur le sujet « La demande de monnaie en Afrique du Sud ? ». Il s’est engagé politiquement dans le parti des Hutu exilés RDR (Rassemblement pour le retour des refugiés et la démocratie au Rwanda, bref : Rassemblement Démocratique pour le Rwanda) en tant que représentant choisi en Allemagne. C’est la première organisation politique d’auteurs enfuis après le génocide en provenance du Rwanda. Plus tard le FDLR y ressortait.
En février 2000 Murwanashyaka demande asile d’Allemagne. Dans sa demande de 25 pages le Ruandais s’est fait passer pour un politiquement poursuivi. L’office fédéral pour la migration et les réfugiés (BAMF) en Allemagne a autorisé la demande dans 6 semaines. Depuis il touche tous les mois 432 EUROs d’aide publique.
Bien qu’il ne puisse pas exercer une activité politique conformément à des conditions d’asile, Murwanashyaka tire depuis lors les fils du FDLR au cours de la guerre depuis l’Allemagne. Il est parti pour le Congo à différentes reprises avec un passeport ougandais. Pendant son premier voyage, vers Kinshasa 2001, il a été choisi à l’unanimité par 30 électeurs, dont au moins la moitié des militaires, au président du FDLR, qui était fondé un an avant. Depuis lors il est le chef de l’aile politique et commande les forces armées. 2005 il a été réélu avec 24 sur 27 voix à Lubumbashi au sud du Congo.
Des initiés de la présidence du FDLR disent que Murwanashyaka est compétent pour les décisions de principe politiques. Pour ça il consulte son représentant Straton Musoni à Neuffen en Hesse (Allemagne) ainsi que le secrétaire exécutif du FDLR, Callixte Mbarushimana, qui est reconnu à Paris en tant que réfugié, bien que contre lui un mandat d’arrêt international soit mis en adjudication. Mbarushimana a travaillé pendant le génocide chez l’ONU au Rwanda et doit avoir commis des massacres à ses propres collaborateurs.
Des subalternes directs de Murwanashyaka au Congo sont le chef militaire du FDLR, le général Sylvestre Mudacumura et jusque récemment son beau-frère et porteparole militaire Edmond Ngarambe. En février celui-ci a été arrêté au Congo de l’est et doit se justifier prochainement au Rwanda à cause d’une participation présumée au génocide.
Mudacumura, le chef militaire, compte parmi les amis les plus proches de Murwanashyaka, des hauts officiers du FDLR confirment. Avant le génocide, le militaire professionnel de 55 ans a reçu une formation de deux ans à l’académie pour les hauts cadres de l’armée de l’Allemagne à Hambourg. Alors, il était dans la garde présidentiel du Rwanda qui a participé activement au génocide de 1994. Au Congo, Mudacumura a fondé le RDR et était compétent pour procurer des armes et de la munition. Ä l’aide de Murwanashyaka, il a apporté sa femme et ses deux filles en Allemagne. On dit que Murwanashyaka s’occupe encore aujourd’hui des enfants de son ami.
Le contact étroit entre Murwanahsyaka en Allemagne et Mudacumura au Congo est témoigné par les listes des raccordements entre la ligne fixe de Murwanashyaka à Mannheim et le téléphone par satellite contrôlé par Mudacumura au Congo, qui sont à la disposition du groupe d’experts des NU pour la surveillance des sanctions contre les groupes armés au Congo. Entre les mois de décembre 2008 et mars 2009 les experts ont enregistré plus de 40 conversations de deux à trois minutes de longueur. « Avec l’effet commençant des opérations militaires les plus récentes contre le FDLR les appels téléphoniques sont devenus plus fréquents », dit Dinesh Mahtani, le chef d’un groupe d’experts des NU.
Paul Rwarakabije aussi a téléphoné presque chaque deuxième jour avec Murwanashyaka en Allemagne. Le prédécesseur le Mudacumura en tant que commandant du FDLR a quitté 2003 la milice des rebelles et est retourné au Rwanda. Aujourd’hui, il soutient la commission de démobilisiation du Rwanda avec son savoir d’initié. Le petit homme maigre étudie sur son ordinateur, penché dans un bureau spacieux, les nombres les plus récents sur des combattants rapatriés. Il n’a plus peur de ses anciens camerades, dit il et sourit.
Sur des doutes, si Murwanashyaka dirige en effet la guerre sanglante depuis Mannheim, Rwarakabije ne peut que hocher décontenancé sa tête  : « Mais bien sûr ! », il dit. « Ignace a donné à moi la stratégie et la directive politique comme un ordre et moi je devais les réaliser. » Lui de son côté il a livré des rapports en Allemagne – par téléphone par satellite ou bien par internet.
Murwanashayka lui-même aussi ne fait en Allemagne pas de secrets de son rôle. Son numéro de mobilophone se trouve sur le site internet du FDLR. Jusqu’au printemps il a publié des comminiqués de presse du FDLR en allemand, avec son nom et sa signature. Jusqu’au début du mois de septembre la page web était enregistrée sous son nom en Allemagne. Par rapport au programme « Fakt » de la chaîne allemande MDR il s’est vanté il y a une année d’être le président d’une organisation conduite sévèrement : « Je sais tout à fait précisément, ce qui se passe », il a ri dans la caméra. En face du journal « taz » il se tait maintenant.
Cela ne suffit-il pas, pour lui faire le procès en tant que criminel de guerre présumé ? Conformément à la « responsabilité de supérieur » il est responsable de crimes de son organisation, même s’il ne les commet pas personnellement, mais les ordonne seulement ou bien simplement les n’empêche pas. De cette façon, Ignace Murwanashyaka serait un cas pour le code pénal international public, introduit 2002 en Allemagne. Le précédent.
Au lieu de ça, jusqu’ici l’Allemagne a semblé être un port sûr pour lui. Entre 2001 et 2006, Murswanashyaka a voyagé entre l’Allemagne et le Congo à différentes reprises en avant et en arrière. Avec de la pompe et des parades, le président du FDLR a été accuilli par ses soldats dans la jungle comme un chef d’etat. Il s’est soumis à une formation militaire de deux mois, il a même négocié avec l’ONU et il a distribué plus que 250.000 dollars de l’argent liquide.
« Mon unité a reçu 3.000 dollars », se rappelle fièrement un des 30 gardes du corps personnels qui l’a accompagné 2005. L’homme maigre s’accroupit maintenant sur une chaise de plastique dans un restaurant de jardin derrière de hauts parois. Il a mis son portable hors circuit, auquel il reçoit toujours à nouveau des menaces de meurtre. Il mâche à la paille dans sa limonade, il parle nerveusement de « notre président ». Il dit que sur sa marche de force de plusieurs mois de Bukavu à Rutshuru, Murwanashyaka ait fait la visite de chaque bataillon comme un vrai général en chef et qu’il ait donné aux commandants des paquets de billets de dollar : « Comme tous les autres soldats j’ai obtenu dix dollars, chacun des officiers a reçu cent dollars et Ignace a décidé qu’il fallait investir 1.000 dollars pour des médicaments et du matériel de bureau », il énumère. Que Murwanashyaka est venu par avion avec tant d’argent liquide, a convaincu les guerriers de son influence politique en Europe, dit le garde du corps.
Mais Murwanashyaka devait alors aussi marchander pour de l’appui. Lors des négociations avec le gouvernement du Congo à Rome au printemps de 2005, il avait promis la fin de la lutte, si le gouvernement du Rwanda accepte le FDLR en tant que force organisée. Pour le Rwanda, c’était inacceptable, mais pour les extrémistes dans le FDLR même l’offre de compromis de Murwanshyaka est trop, se rappelle le garde du corps. « Comme auparavant aux assassins du génocide il paraît encore impossible de jamais vivre ensemble avec les Tutsi », il dit. Il y a eu des divisions dans le FDLR.
En Allemagne aussi, il allait mal pour le chef de milice. En février 2006, pendant son dernier voyage au Congo, le BAMF révoqua le statut d’asile de Murwanashyaka, après que l’autorité s’était procuré des informations sur le FDLR chez le ministère des Affaires étrangères. Mais la privation ne pouvait pas être notifiée. Sa femme a indiqué, que Murwanashyaka est déménagé à une destination inconnue. En effet, il s’est trouvé au Congo de l’est. Quand le délai de notification de deux semaines a été expiré, le BAMF a disposé une notification publique le 1er avril 2006 ce qui lui est devenu funeste temporairement : Après le vol de retour le 8 avril il est apporté dans la détention de déportation.
Murwanashyaka s’est plaint contre et il a été congédié après 19 jours de détention. Dans la justification de la juge, on peut lire que le FDLR n’est pas une unité organisée fortement et qu’il n’y a pas de preuves suffisantes que le FDLR commet des crimes. Ainsi la responsabilité de supérieur ne s’applique pas. Depuis lors la procédure à l’examen est à la disposition du tribunal administratif de Bavière.
Il sont passés deux ans, jusqu’à ce que la chose se bouge à nouveau. Le 16 juillet 2008 le ministère des relations extérieures du Rwanda a envoyé un mandat d’arrêt de 28 pages avec sept points d’accusation. Mais à la fin de 2008 le tribunal régional supérieur de Karlsruhe a rejeté la demande de livraison vers le Rwanda : Au Rwanda un procès équitable ne peut lui être garanti. L’OLG (le tribunal régional supérieur) examine maintenant la procédure de livraison en deuxième instance.
Sur tout ça, le procureur général du Rwanda, Martin Ngoga, ne peut que hocher la tête. « Combien de tels cas il y a donc en Allemagne ? », il s’excite. Sur ses couloirs étroits à Kigali, la capitale du Rwanda, s’empilent des montagnes de dossiers jaunis jusqu’au plafond. Ce sont les dossiers du génocide. Ngoga parle calmement et neutrement des responsables qui sont encore libres, partiellement comme membres du FDLR.
Entretemps en Allemagne, les moulins de la justice se sont mis en marche à nouveau. Le 3 mars 2009 Murwanashyaka a été condamné par le tribunal de première instance à Mannheim, parce qu’il avait enfreint 13 fois ses conditions de séjour. Conformément à ceux-ci il ne peut ni exercer une activité politique ni s’exprimer politiquement. Mais il avait envoyé des communiqués de presse larges depuis son e-mail privé. Maintenant, il a reçu quatre mois de détention, suspendu à sursis. Il doit fournir un travail d’utilité publique pendant 160 heures et annoncer chaque changement de domicile. « Vous devez vous taire. S’il vous ne plait pas ici, allez donc dans un autre pays », le juge crie après lui.
L’accusé aussi bien que le procureur ont inséré des voies de recours, le procureur a exigé huit mois. Le 18 juin, le tribunal régional de Mannheim condamna Murwanashyaka à six mois à sursis. Le ministère public est allé à nouveau dans à la révision. Actuellement, le cas se trouve chez le tribunal régional supérieur Karlsruhe.
Que les Allemands prennent des mesures plus énergiques maintenant, modère Martin Ngoga aussi. Au mois de mai il a rencontré pour la première fois des enquêteurs du barreau fédéral allemand à Bonn et leur a offert son soutien.
Mais il craint que les Allemands ne comprennent pas, de quoi il s’agit. Le côté allemand objecte que Murwanashyaka est marié à une Allemande et qu’il a des enfants de nationalité allemande. Ngoga est en colère : « Pourquoi la protection de ces enfants doit être plus importante que la protection de tous les enfants que le FDLR kidnappe, abuse et tue chaque jour ? » On ne croit pas du tout capable d’une telle émotivité au petit homme grisonné. Il montre de sa fenêtre vers le ouest, direction du Congo, où les rebelles au cours des derniers mois ont brûlé de nouveau des villages : « Chaque jour compte des vies humaines », dit il.
Le barreau fédéral allemand à Karlsruhe ne veut rien dire officiellement. Pour ouvrir une procédure contre Murwanashyaka après le code pénal international selon le Statut de Rome, dans lequel il s’agit non seulement des dispositions de séjour, mais aussi des atrocités du FDLR, les enquêteurs on besoin des dépositions des témoins solides – des victimes des empiétements, des femmes violées, des soldats d’enfant kidnappés. Ces témoins existent – au Congo, au Burundi, au Rwanda. « Au Rwanda nous avons plus de témoins, que le barreau fédéral nécessite », Ngoga assure. L’Allemagne n’a que les chercher.
Pour accélérer la chose, Ngoga a fait préparer soigneusement le dossier Murwanashyaka en plusieurs langues. Les traductions certifiées conformes ont coûté plusieurs milles de dollar. Dans son bureau, le chef de service Jean Bosco Mutangana tire un classeur épais de l’étagère. Dedans se trouve le mandat d’arrêt de 28 pages du 14 juillet 2008 qui est arrivé chez Interpol aussi. Ensuite on couvre de feuilles probablement des massacres commis par une longue liste d’accusation – du FDLR ou de son organisation de prédécesseur au Rwanda, au Burundi, en Ouganda et au Congo. « Nous avons demandé les témoins concernant tous les points d’accusation, on a dactylographié et traduit les déclarations. » Mutangana dit. Il a livré très personnellement ces documents chez l’ambassade allemande à Kigali. « Mais aucune réaction à prendre au sérieux n’est venue depuis lors. »
Ainsi, les dévoilements des combattants du FDLR qui réussissent à faire le retour au côté rwandais des volcans, restent inécoutés. A Mutobo, ils commencent leur nouvelle vie. A la question, pourquoi après tout ils ont combattu si longtemps, ils rient. « Ignace Murwanashyaka en Allemagne nous a fait toujours de l’espoir », ils disent et discutent du temps en 2006, qu’on l’a arrêté en Allemagne. La morale dans la troupe semblait alors descendre. Mais : « Qu’on l’a libéré tout de suite, ça nous a renforcé dans l’avis, qu’il soit très puissant », ajoute un. Matthew Brubacher des NU ferme son carnet en hochant sa tête.
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Le 17/11/2009, Dr Ignace Murwanashyaka et son représentant, les deux chefs présumés des milices appellées « Forces Démocratiques de Libération du Rwanda » (FDLR) sont arrêtes en Bade-Wurtemberg, Allemagne. L’experte pour l’Afrique du groupe parlementaire du FDP dans le parlement allemand, Marina SCHUSTER, déclare :
« Le mandat d’arrêt actuel du barreau fédéral contre les deux chefs des FDLR est un succès de l’enquête important du barreau fédéral. En même temps, c’est un signal aux victimes au Congo, surtout dans la région frontalière au Rwanda que des crimes présumés contre l’humanité sont apportés à l’accusation et ne restent pas exempts de peine. »

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